L’artiste urbaine Lyna Mahyem présente son nouvel et deuxième album intitulé Authentic. Un choix de titre évocateur puisque cet opus reflète l’état d’esprit, plus serein et plus personnel, dans lequel la chanteuse franco-algérienne l’a écrit et composé.
© Coralie Waterlot
Votre 2ème album est disponible depuis début mars. Comment vous sentez-vous depuis sa sortie ?
Je suis au max ! Le public l’a accueilli à bras ouverts et je suis ravie. Il a adoré l’éclectisme de cet album et c’est exactement ça que j’espérais. D’ailleurs, les retours sont encore plus positifs que mon premier album Femme Forte. Cela signifie que je vais dans la bonne direction. Deux titres ressortent, Mal de toi et Ena W Yek, c’est encore plus gratifiant.
Présentez-nous cet album.
Il est varié, plein de couleurs et de styles musicaux différents ! Il y a de la pop, du rap chantant, même un peu de variété ! On ne s’ennuie pas avec cet album et c’est un peu le reflet de toutes mes envies du moment. Je l’ai construit toute seule, avec mon beatmaker. Dans cet album, c’est Lyna qui mène la danse. J’avais envie d’aller vers ces horizons, qui peuvent être parfois éloignés de ce qu’on connaît de moi, mais c’était désiré. Je n’ai pas voulu être influencée par quiconque et j’ai pris un vrai plaisir lors de la conception de cet album.
Il a n’a pas été de tout repos. Les conflits avec vos anciens producteurs ont-ils compliqué les choses ?
Avec le recul, pas tant que ça car j’ai assumé cette séparation. C’est en m’éloignant de ces personnes que j’ai réellement pu m’épanouir car ils ne m’emmenaient nulle part… J’étais frustrée. Pour cet album, j’ai senti la différence que pour le précédent, j’étais plus à l’aise car je savais que j’allais utiliser mes propres armes et mes propres forces pour réussir. M’être détachée de ce passé m’a permis de faire de nouvelles rencontres, de collaborer avec des compositeurs du sud de la France et des Antilles. Ce sont aussi ces nouveaux partenaires qui m’ont donné la foi de persévérer, avec évidemment le soutien de mon public. J’ai compris que je n’avais pas à remettre en question et que j’étais une artiste.
Qui est Lyna Mahyem ?
Cela fait 6 ans que j’évolue professionnellement dans l’univers de la musique et j’ai enfin construit mon identité musicale. Ça a pris du temps mais j’ai la sensation que je peux m’imposer sur la scène urbaine, et bientôt aussi sur la scène ! Imen Es, mon amie, m’a invité à me produire en première partie de ses dates parisiennes. Elle sait comme j’ai besoin de chanter mes chansons et comme j’ai hâte d’avoir ma propre tournée.
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Vous évoquez Imen Es. Il y a Eva Queen, Lynda … Des rappeuses qui, comme vous, ont des valeurs à défendre, n’est-ce pas ?
C’est une fierté car j’ai la sensation que nous sommes la dernière génération, génération née en 1995, de rappeuses femmes à vouloir faire de la musique pour passer des messages et non pour consommer de la musique… J’ai été bercée par les chansons de Wallen ou de Kanya Samet. Pour nous, elles représentaient des grandes sœurs et elles avaient endossé ce rôle naturellement. Je veux être, à mon tour, dans la prévention et dans la protection. Je retourne souvent à Argenteuil, dans la cité des musiciens, où quand j’étais plus jeune, j’avais des rêves. Et bien, je les ai poursuivis. Je dis aux jeunes qu’il est normal d’avoir des craintes et des peurs mais il faut apprendre à faire les choses bien. Ça passe par aller à l’école, oui. Et, ensuite, ils pourront se lancer et espérer que leurs projets aboutissent. Il faut vivre dans le présent, tout en restant prévoyant sur l’avenir.
Le ramadan arrive à grands pas. Comment vivez-vous cette période spirituellement forte ?
J’encourage tous les musulmans à pratiquer le ramadan et il ne faut surtout pas dissuader ceux qui veulent se lancer pour la première fois. Ce mois de jeûne nous permet de nous déconnecter du monde et surtout de nous reconnecter avec nous-mêmes. Il me permet d’être apaisée et de prendre le temps de réfléchir à ma religion et à mes prières. Je prends aussi soin de moi, de mes cheveux, de mes ongles, de mon alimentation. J’élimine toutes les toxines de mon corps et de mon esprit pendant le ramadan.
© Coralie Waterlot
Lyna Mahyem, Album Authentic
Insta : lynamahyem