Il a fait ses gammes dans le stand-up avec la troupe du Jamel Comedy Club il y a dix ans. Aujourd’hui, Tareek est seul en scène à l’Apollo Théâtre avec son spectacle Life. Naturellement et sincèrement, il raconte un petit bout de sa vie et évoque un petit morceau de son intimité à un public conquis.
crédit photos : Bruno Gasperini
Présentez-nous ce spectacle, Life. Est-ce votre vie ? Toute votre vie ?
Ce spectacle, j’aurais pu l’intituler « Part of life » car c’est vraiment une période particulière que j’évoque. Une période un peu étrange et un peu déconcertante d’un homme, à la quarantaine, qui se retrouve célibataire après vingt ans de mariage et une petite fille. Je parle de moi et de ce divorce qui m’a forcément chamboulé et qui m’a amené à beaucoup de réflexions et de remises en question sur de nombreuses choses comme la solitude, la vie de papa, l’éducation mais aussi cette relation avec ma fille… Je vous avoue que j’en apprends encore tous les jours sur les femmes et leurs attentes ! Dans ce spectacle, j’évoque mes doutes, mes interrogations et mes découvertes. Je découvre être jaloux quand ma fille a un amoureux, je découvre les joies des rendez-vous chez l’avocat, je me découvre aussi moi-même et je partage ça avec le public. Je prends un tabouret et voilà je conte mes anecdotes. C’est beaucoup plus facile de faire rire en étant sincère et naturel que d’aller chercher des histoires rocambolesques. Bien sûr, je parodie tout cela, j’en rajoute une couche et j’exagère chaque situation mais je fais entrer le public dans mon intimité et je crois qu’il semble apprécier…
Ressentez-vous le public beaucoup plus sensible et plus disponible à votre humour ?
Je ressens, en effet, un public ouvert et prêt à rire. Pas à rire de tout, ça les humoristes nous l’avons compris, mais prêt à rire d’un humour intelligent, bienveillant et sincère. C’est mon cas ! Il y a une connexion qui s’établit. Je ne cherche pas à me créer de personnage, je suis juste un mec qui fait des vannes, qui taquine, avec toujours beaucoup d’amour et de respect. J’ai réussi à éclater les verrous de ma vie privée pour pouvoir la raconter comme je la raconterais à une bande de potes. Je n’oublie pas que la scène est venue à moi par pur plaisir. Je faisais du stand-up pour m’amuser, je n’y voyais aucun projet de carrière, aucune projection de Zénith ni d’Olympia. J’ai appris ce métier au fil du temps et je me sens apaisé dans cet univers. Je réponds à des opportunités qui me ressemblent comme la radio avec Beur FM, ou des émissions de télé telles que Le Meilleur Pâtissier ou Vendredi tout est permis… J’adore participer à des plateaux d’humoristes, au Paname Café notamment. Aujourd’hui, nous sommes très nombreux à faire de l’humour. L’offre est grande et nous savons que nous ne serons que de passage. Alors, moi, je me suis fixé un objectif et il me permet d’avancer sereinement.
Lequel est-il ?
Je souhaiterais réaliser mes propres films ! Je suis fasciné par l’univers de la mise en scène et de la réalisation. Cette porte, je veux la pousser. J’écris actuellement mon premier long-métrage et j’ai hâte d’endosser ce nouveau rôle. Je respecte le métier de comédien mais ce n’est pas mon ambition. Je ne me sens pas légitime et, surtout, je suis bien trop absorbé par l’écriture. Je rêve de réaliser des biopics, des comédies, des films policiers … ! Mon imaginaire n’a pas de limites !
Et vous éloignez ainsi du stand-up ?
Non, j’aime beaucoup trop la scène pour tout arrêter ! D’ailleurs, j’ai de plus en plus envie de jouer avec mes potes ! Redouane Bougheraba, Gad Elmaleh, Bambi, Hakim Jemili, Ahmed Sparrow, Romane Frayssinet et Djimo, nous sommes une bonne troupe. Nous sommes tous de la même promo et on s’imagine tous partir en vacances et, par la même occasion, se produire ensemble sur un plateau. On a testé ce projet il y a quelques jours à Dubaï et on s’est bien samusés ! On espère pouvoir le programmer régulièrement.
Instagram @tareekoff
En spectacle à l’Apollo Théâtre à Paris les 3 et 10 juin
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