Elles se sont converties à l’Islam il y a plusieurs années et pour elles, cette fête n’a pas été inculquée depuis l’enfance. Si pour certaines, l’Aïd rime avec joie et partage, pour d’autres, la solitude est pesante. Voici 3 témoignages de femmes converties sur leur vision de l’Aïd.
» Je n’avais jamais fêté l’Aïd avant de me convertir, pas même chez mes amis musulmans. Je savais juste qu’on égorgeait un mouton mais je ne savais ni pourquoi, ni ce que cela représentait. Je viens d’une famille d’agriculteurs. J’ai grandi au contact de vaches, poules, lapins et moutons. Le fait de tuer un animal ne m’était pas inconnu mais l’aspect religieux si. Quand c’est l’Aïd, aujourd’hui, je vais dans la famille de ma meilleure amie. Son frère ramène toujours un agneau et sa soeur organise ce qui va être donné et ce qu’on va manger. Même si ma famille ne fête pas l’Aïd, j’ai appris à le faire avec mes amis et c’est une vraie journée de joie. Le matin, nous nous préparons pour aller à la mosquée. Nous prions et écoutons le prêche. Nous partageons plus qu’un repas, des coutumes religieuses, une foi et même des petits cadeaux. L’Aïd nous rapproche. S’il y a quelques années, j’ignorais tout de cette fête, je l’attends avec impatience ! Je prévois déjà ma journée à l’avance. Je prépare des gâteaux du mieux que je peux même si je ne suis pas une grande cuisinière… Moi aussi je veux apporter un petit truc pour partager avec ces frères et soeurs qui m’accueillent avec tant de bienveillance ! », Claire, 23 ans.
» L’Aïd est pour moi un jour un peu triste. Je me réveille avec bonheur le matin, en sachant que c’est une journée exceptionnelle. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne peux pas le fêter comme je le voudrais. Ma famille n’est pas musulmane. Ma mère me dit toujours bonne fête, elle est tellement ouverte d’esprit, je l’admire vraiment. Mais je n’ai pas le grand repas de famille dont je rêve chaque année. C’est un jour où je me sens un peu seule. Je vois mes amis qui fêtent ça avec leur famille et je me dis qu’ils ont beaucoup de chance. Sur les réseaux sociaux, ils partagent leurs plats, leurs aventures avec le mouton pour ceux qui partent au pays,… J’éprouve une certaine tristesse et de la frustration. J’espère fonder une famille, je ferai tout pour inculquer la valeur de cette fête à mes enfants, un peu comme je vivais Noël, quand j’étais petite. » Karine, 28 ans.
« J’attendais avec impatience de me marier pour fêter l’Aïd en famille. Malheureusement, ma belle famille ne fait rien d’exceptionnel pour ce jour-là et quand j’ai tenté de ré-instaurer la tradition, ça a été un flop total ! Pas grave, j’installe des ballons chez moi, une petite déco festive et quand ma fille se lève, elle sait qu’il y a les cadeaux à ouvrir et elle est toujours impatiente. Moi aussi, j’ai droit à mon cadeau. Mon mari et moi nous offrons un cadeau pour chaque Aïd. On le fête tous les trois tranquillement. On va au resto et on prévoit une petite balade. Une fête en toute simplicité mais qui compte beaucoup pour nous trois. » Sylvie, 33 ans.