Vos parents et grands-parents vous le confirmeront, l’une des plus belles voix du XXème siècle est et restera Farid El Atrache. Cet auteur compositeur a marqué le monde de la musique arabe aux côtés de grands noms tels que : Oum Kalthoum, Fayrouz, Abdel Halim Hafez et d’autres…Portrait.
La tristesse, la signature El Atrache
Né en 1915 à Jebel Ed-Druz en Syrie, d’un père syrien et d’une mère libanaise, il vit une jeunesse difficile. Sa famille doit fuir vers l’Egypte sous les menaces coloniales françaises. Sa mère l’initie dès son plus jeune âge au chant et à l’oud. Au conservatoire, il développera l’une de ses caractéristique principales qui va le distinguer des autres : la tristesse. Son professeur lui conseille de chanter avec ses émotions et de ne pas les cacher. Sa mélancolie va le propulser vers un succès phénoménal. Une voix et un charisme inégalable. Son premier succès Ya Raitni Tayr va le mettre à l’épreuve de la célébrité. Il enchaînera plusieurs chansons, tantôt acteur, interprète et compositeur, il sera à l’affiche de 31 films, et plus de 350 chansons ! Sa tristesse, et son air mélancolique créent alors des musiques merveilleuses accompagnées des sonorités orientales. Farid doit cacher derrière tout cela, la rupture avec une mère en désaccord avec son mode de vie.
Farid, le perpétuel amoureux
Le décès de sa sœur le poussera à chercher réconfort auprès de Samia Gamal, une actrice et chanteuse qui sera à l’origine de « Habib Al Omr » en 1947 où ils tiennent la tête d’affiche. Ils se séparent sans être mariés car Farid considère que « Le mariage est une constitution qui détruit l’art ». Il tombe alors malade, devient faible, néanmoins il continu d’enchaîner les succès cinématographiques et chaque rencontre avec une actrice est pour lui, une occasion de tomber amoureux. Si il y a bien un film qui le caractérise c’est « Wahid » (solitaire). Un grand coeur, une fragilité sentimentale, une voix grave et émotive, les morceaux de Farid El Atrache ne sont que réussite ! Il compose des musiques qui feront de lui un chanteur à la voix immortelle : Ar-Rabi (Le printemps), Awell Hamsah (premier murmure), Tutah et Raqsitil Gamal (deux pièces musicales). On le félicite aussi pour : Noura Noura ou Gamil Gamal, Leyla ou Hallet layali. Il chante également le nationalisme avec Boussat El-Rih.
Victime de ses propres sentiments
A côté de ce succès, Farid jette son dévolu sentimental sur la reine d’Egypte. Après l’exil du Roi (Fakrouk 1er) et de son divorce avec la Reine, celle-ci va retrouver Farid pour vivre leur histoire d’amour. Nous somme en 1952, et la famille de la reine n’accepte pas le chanteur, principalement vis-à-vis de son statut. Une séparation qui va faire sombrer la voix la plus triste de la musique arabe dans une grande dépression. Malade, faible, attristé, Farid El Atrache rend l’âme à Beyrouth le 26 décembre 1974. Aujourd’hui il repose au Caire. Ses chansons continuent à bercer le monde arabe, grâce notamment à la mélancolie et au travail magnifique d’un homme au cœur brisé, assoiffé d’amour de poésie et de nostalgie.