À défaut de pouvoir se marier en mairie, beaucoup de couples musulmans optent pour le halal. Fiançailles ou union temporaire ? Cette cérémonie a de nouveau le vent en poupe.
Le halal a toujours été présent dans les cérémonies, mais constituait une sorte d’avant-mariage ou plutôt de fiançailles. On organisait quelques jours avant le mariage à la mairie ou le soir même cette cérémonie qui revêtait un aspect symbolique. On l’appelle communément « le mariage religieux ». Les mesures sanitaires ont quelque peu chamboulé l’ordre des choses, avec l’annulation ou le report de nombreux mariages en mairie. De nombreux couples préfèrent attendre la levée des restrictions pour convoler en justes noces. Pour autant, les jeunes couples ont hâte d’avancer dans la construction de leur vie maritale. Mais comment obtenir la bénédiction des parents et de Dieu ? Le mariage halal est alors la solution.
QU’EST-CE QUE LE HALAL ?
Pendant longtemps dans les pays musulmans, le mariage halal permettait d’établir un cadre pour la sexualité légitime. On parlait d’honneur (nif en arabe). Aujourd’hui, ce terme a été remplacé par «halal», qui désigne ce qui est licite, et donc pur. Selon le Coran, l’union religieuse est appelée «nikah» et répond à une recommandation du prophète : « celui qui se marie a déjà sauvegardé la moitié de sa religion, il ne lui reste donc plus qu’une moitié à protéger. » On l’appelle aussi «Fatiha» en référence à la sourate qui est prononcée. Ou même tout simplement « fiançailles » pour certains, qui y voient un rite de passage. Selon la définition que l’on donne à cette cérémonie, les pratiques changent. Certains y voient la possibilité de « consommer » le mariage, alors que, pour d’autres, le mariage en mairie est la condition sine qua non d’une vie maritale. Il faut savoir qu’en France, le mariage halal n’est pas reconnu par la loi. L’article 433-21 du Code pénal le sanctionne tout mariage religieux préalable à un mariage civil : « Tout ministre d’un culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l’acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l’état civil sera puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. » Pour autant, de nombreuses cérémonies ont lieu dans le huis clos des maisons ou de petites salles des fêtes.
Le déroulé
Souvent, le halal est précédé d’une demande en mariage officielle auprès des parents des deux familles. Lors de cette rencontre, il n’est pas rare de parler de la dot, le mahr, qui dépend des moyens du marié. Après avoir obtenu la bénédiction des parents, place à la cérémonie religieuse menée par un imam. À la mosquée ou à domicile, il faudra la présence d’au moins deux hommes musulmans, et d’un tuteur pour la mariée, le wali (souvent le père ou un frère). La cérémonie débute par des louanges envers Allah lors de la Khotba. Lorsque l’imam récite la prière, femmes et hommes sont séparés. La cérémonie se poursuit par la lecture de quelques versets du Coran puis est mentionnée la dot lors de la formulation des vœux de la femme et de son futur époux. Cette dot a symbole d’engagement du marié à subvenir aux besoins de sa famille. Le couple peut alors échanger les alliances et s’ensuit bien souvent la remise du certificat de l’acte de mariage. Place à la walima, le repas de mariage, pour célébrer ce bonheur !